Trouver le bon masque CPAP / PPC : ce que vous devez savoir
Depuis quelques années, la ventilation par PPC (Pression Positive Continue, ou “CPAP” en anglais) s’est imposée comme le traitement de choix pour le syndrome d’apnée obstructive du sommeil. Si elle est correctement réglée, la ventilation à pression positive continue peut réduire significativement les interruptions respiratoires la nuit, et ce dès la première nuit, réduisant alors la fatigue diurne. Le traitement par pression positive continue peut donc s’avérer extrêmement efficace, à condition de trouver le masque approprié.
Le masque CPAP/PPC transfère la pression ventilatoire de l’appareil aux voies respiratoires de l’utilisateur. Il représente donc l’interface entre l’homme et la machine. Cette interface représente un corps étranger pour le visage, auquel il est parfois difficile de s’habituer dans les premiers temps. C’est pourquoi il est important que le masque puisse s’ajuster correctement et confortablement au visage.
Ainsi, le masque joue un rôle central dans l’acceptation du patient de sa thérapie et la réussite du traitement. Si le masque est mal ajusté dès le début et conduit à des points de pression, l’utilisateur risque de ne pas s’habituer à ce corps étranger. Cela peut alors conduire à une utilisation irrégulière, voire à l’abandon de la thérapie, et ce malgré son efficacité. Cela explique également pourquoi environ 30 à 40 % des patients atteints d’apnée du sommeil arrêtent leur traitement tôt ou tard, ou du moins ne portent pas leur appareil tous les soirs – ce qui est fatal, car pour être efficace, la thérapie PPC doit être utilisée chaque nuit.
Il est donc extrêmement important de trouver le masque qui vous convient le mieux. De cette façon, vous évitez toute frustration due au masque et diminuez vos risques d’abandonner la thérapie, et donc de souffrir à nouveau des conséquences de l’apnée obstructive du sommeil.
Quelles exigences techniques sont importantes dans le choix du masque ?
Circulation d’air ininterrompue dans le masque
D’un point de vue technique, la chose la plus importante avec la ventilation du masque est que le flux d’air ne soit pas perturbé. Si l’air ne peut pas circuler correctement à travers le masque, la surpression n’arrivera pas dans les voies respiratoires, et ce même si la pression de l’appareil CPAP a été réglée de manière optimale. Ainsi, l’effet thérapeutique peut être partiellement ou complètement perdu : la ventilation par pression positive continue ne fonctionne pas comme prévu.
Soupape d’air expiré
Le masque doit en outre permettre une expiration sans problème. Pour ce faire, tous les masques sont munis d’une valve intégrée à travers laquelle le dioxyde de carbone (CO2) de l’air expiré peut s’écouler lorsqu’il est exhalé. Si cela ne fonctionne pas correctement, lorsque vous inspirez, vous inhalez le dioxyde de carbone que vous avez expiré auparavant. Cela réduit la teneur en oxygène de l’air respirable, élément important pour un sommeil réparateur, en particulier pour les personnes atteintes du syndrome d’apnée obstructive du sommeil.
Matériau agréable
Le matériau du masque est également important, en particulier la bulle en plastique qui est en contact direct avec la peau du visage. Celle-ci doit être faite d’un matériau durable, car elle risque de s’user et de créer des fissures par lesquelles l’air peut s’échapper. De plus, le matériau doit être toléré au mieux par la peau et être agréable au toucher afin d’éviter les points de pression et irritations.
Comment ajuster le masque correctement ? Ce qu’il faut savoir
En plus des exigences techniques (normes respectées par la plupart des masques dans le commerce), un ajustement optimal du masque est essentiel pour le bien-être de l’utilisateur. Durant les premières semaines, dormir avec un masque en plastique sur le visage peut sembler très inhabituel. Un bon ajustement et un matériau confortable vont donc rendre cette phase beaucoup plus facile et contribuer de manière importante au bon déroulement de la thérapie.
Veuillez noter ce qui suit:
Obstruction des voies respiratoires
Le masque doit bien reposer sur le visage et sceller hermétiquement les voies respiratoires. Si la sangle n’est pas suffisamment serrée, de l’air peut s’échapper à côté du masque. Cela entraîne généralement deux problèmes. D’une part, une partie de la pression envoyée par l’appareil est perdue, c’est-à-dire que la pression respiratoire est inférieure à ce qu’elle devrait être. D’autre part, les fuites d’air peuvent causer une irritation des yeux si la fuite se trouve sur l’arête du nez ou la face supérieure des joues. En effet, un courant d’air qui circule vers les yeux peut les irriter ou provoquer des poches sous les yeux. Un ajustement optimal prévient donc ce phénomène et empêche tout glissement du masque durant le sommeil.
Ne pas trop serrer
De la même façon qu’il est important de bien serrer le masque sur le visage, il est également nécessaire de veiller à ne pas le serrer de manière démesurée. En effet, cela peut mener à une sensation d’inconfort en cas d’utilisation prolongée, et provoquer des rougeurs douloureuses voir des ecchymoses sur le visage.
Pas trop lourd
Le masque doit également être léger afin qu’il ne soit pas gênant à porter la nuit. En effet, quelques grammes de différence de poids peuvent être un facteur décisif de confort lorsque vous portez un masque durant plusieurs heures.
Débit d’air non perturbé
Enfin, le flux d’air dans le masque doit être fluide. Les appareillages CPAP/PPC émettent de légers bruits dû à leur fonctionnement. Cependant, ce bruit n’est pas dérangeant tant que l’air ne rencontre pas d’obstacle durant sa circulation. Si le masque est trop petit, l’air n’a pas assez d’espace : cela provoque des turbulences dans le flux d’air et des bruits parfois dérangeants.
Comment un masque CPAP est-il structuré ?
Les différents masques CPAP diffèrent dans leur conception (les différents types de masques seront présentés ci-dessous), mais certains éléments de base sont présents dans tous les masques :
Tuyau
Chaque masque CPAP est connecté à l’appareil via un tuyau. A cette fin, les masques ont un système de fermeture, par lequel le tuyau est attaché au masque. Habituellement, le tout est sécurisé avec un anneau de retenue afin que le tuyau ne tombe pas pendant le sommeil.
Articulation du genou
Entre le tube et le masque, il y a généralement une pièce en forme de coude. C’est un tuyau en plastique plié. Cela empêche le tuyau de trop tirer sur le masque. Ainsi, le masque ne bouge pas durant votre sommeil, même si vous changez de position.
Masque
Le masque, à proprement dit, est en plastique dur, dont la forme diffère selon le type de masque. Le masque comprend généralement aussi la valve par laquelle l’air expiré peut circuler sans que la pression ne s’échappe de l’appareil CPAP.
Renflement du masque
C’est la pièce de liaison entre le masque et la peau du visage du porteur. Il est généralement fait de plastique plus souple ou de silicone afin que le renflement s’adapte bien aux contours du visage et n’exerce qu’une faible pression sur la peau.
Système d’humidification
Pour éviter que les muqueuses ne se dessèchent pendant la ventilation, il est important que l’air contienne suffisamment d’humidité. Certains appareils sont dotés d’un système d’humidification à cet effet. Si ce n’est pas le cas, il existe de petits humidificateurs pouvant être connectés entre le tube et le masque pour s’assurer que les muqueuses soient suffisamment humides
Sangles de fixation
Le masque CPAP est fixé à la tête à l’aide de plusieurs sangles réglables afin qu’il tienne bien sur le visage. Ceux-ci doivent être réglés de manière à ce que le masque ne soit ni trop serré ni trop lâche sur le visage.
Accessoires
Comme accessoire supplémentaire pour les masques nasaux, une mentonnière est souvent recommandée. Ceci est destiné aux personnes qui respirent souvent inconsciemment par la bouche. La mentonnière prévient l’ouverture de la bouche pendant le sommeil et empêche ainsi les fuites buccales. Alternativement, la respiration buccale et donc les fuites buccales peuvent également être évités en utilisant un embout buccal anti-ronflement.
Quels sont les différents types de masques ?
Masques nasaux
Les masques nasaux sont les masques CPAP/PPC les plus couramment utilisés et il en existe une large gamme, de différents fabricants. Si un patient n’a pas de caractéristiques particulières, le masque nasal est habituellement recommandé. Il s’agit du type de masque standard utilisé par la plupart des patients.
La bulle en plastique entoure seulement le nez et doit bien sûr se fermer hermétiquement, sinon les fuites d’air peuvent causer une irritation des yeux. Il est généralement fait de silicone, parfois de gel. De plus, la plupart des modèles ont un support frontal en plastique rembourré de mousse ou de caoutchouc. Cela permet de stabiliser le masque pendant l’utilisation. Cependant, il ne doit pas être trop serré, afin de ne pas faire apparaître des points de pression sur le visage. Un masque nasal doit toujours être utilisé avec un système d’humidification, qui réchauffe et humidifie l’air inhalé et empêche les muqueuses nasales de se dessécher ou de s’irriter.
Les masques nasaux conviennent à la plupart des personnes atteintes du syndrome d’apnée obstructive du sommeil. Cependant, si vous respirez fréquemment par la bouche durant votre sommeil, ces masques sont peu appropriés car l’air n’entre pas en pression dans vos voies respiratoires. De plus, les masques nasaux peuvent également provoquer des fuites au niveau de l’arête du nez. L’air circule alors partiellement au-dessus des yeux et peut provoquer irritations et poches sous les yeux.
Masques bucco-nasaux
Comme son nom l’indique, le masque bucco-nasal couvre à la fois la bouche et le nez. C’est un avantage pour les personnes qui respirent souvent inconsciemment par la bouche la nuit et qui luttent contre les problèmes de fuites buccales. Ce type de masque permet donc de respirer aisément par la bouche, tout en assurant une pression ventilatoire efficace dans les voies respiratoires. Par conséquent, un tel masque peut également être utilisé comme solution temporaire si vous souffrez d’un nez bouché lors d’un rhume ou d’une allergie et que la respiration nasale est difficile. De plus, le masque bucco-nasal fonctionne également même lorsque la pression de l’appareil CPAP est particulièrement élevée.
Bien que les masques bucco-nasaux soient légèrement plus grands que les masques nasaux, ils sont généralement bien tolérés par les utilisateurs. Cependant, ils s’adaptent plus difficilement aux contours du visage, car non seulement le nez mais également la bouche doivent être hermétiquement scellés dans la bulle du masque. Les porteurs de barbe en particulier, peuvent rencontrer des problèmes à ce niveaux-là car les poils du visage peuvent causer des fuites d’air sur la face inférieure du masque. Le principal inconvénient des masques bucco-nasaux est qu’ils peuvent favoriser une claustrophobie en couvrant la bouche et le nez en même temps. Cependant, tous les masques sont équipés d’une soupape respiratoire d’urgence intégrée, de sorte que la respiration puisse se faire même en cas de défaillance de l’appareil CPAP.
Masques à coussins nasaux
Les masques à coussins nasaux sont constitués de deux sorties d’air en forme d’olive qui sont placées dans les narines et fixées sous le nez. Ainsi, il n’y a pas de bulle couvrant le nez comme pour les autres masques. L’avantage de ce type de masque est qu’il envoie la pression d’air directement dans les narines, ce qui est particulièrement adapté aux personnes qui ne peuvent pas faire face à un masque plus grand parce qu’elles souffrent de claustrophobie ou d’anxiété. Ces masques sont très légers et prennent peu de place sur le visage.
Cependant, les tubes des masques à coussins nasaux sont aussi beaucoup plus fins que ceux des masques conventionnels. C’est pourquoi le flux d’air arrive aux voies respiratoires à une vitesse plus élevée afin d’accumuler la pression nécessaire. Cela peut être perçu comme dérangeant pour certaines personnes. Si des pressions très élevées sont nécessaires pour la ventilation CPAP/PPC, ce type de masque n’est pas approprié.
Masques buccaux
Les masques buccaux, c’est-à-dire les masques qui ne couvrent que la bouche, sont très rarement utilisés. Ils peuvent être nécessaires comme solution de rechange si un patient est incapable de respirer par le nez en raison d’une blessure ou d’une malformation faciale, ou encore si le nez doit être épargné après une intervention chirurgicale. Dans ce cas, le masque buccal peut être une solution temporaire. Cependant, ils ne conviennent guère comme solution permanente.
Masques faciaux complets
Ce type de masque ressemble aux masques respiratoires que les pompiers portent lors de leurs mission : ils recouvrent tout le visage, y compris les yeux. Ils ne sont nécessaires que dans certains cas, par exemple lorsqu’aucun autre masque n’est approprié en raison de malformations faciales, de prothèses dentaires ou de pilosité faciale importante. L’ensemble du visage est recouvert, mais comme la bouche et le nez ne sont pas en contact direct avec le masque, ces modèles peuvent convenir aux personnes claustrophobes. Il existe également des masques faciaux complets réalisés sur mesure. Les points de pression sont moins nombreux et les fuites buccales sont également évitées. Cependant, ce type de masque peut provoquer des irritations oculaires, car les yeux et le flux d’air circule en permanence autour des yeux.
Comment choisir le bon masque – Conseils pour l’achat d’un masque
Prenez votre temps
Prenez le temps d’essayer différents types et tailles de masques. Choisissez le masque vous offrant le meilleur confort.
Mesurez votre visage
Afin de déterminer la bonne taille de masque, des gabarits de visage sont disponibles auprès des différents fabricants. Celles-ci se placent sur le visage et indiquent la taille qui convient le mieux.
Testez le masque en le connectant à votre appareil CPAP
Vous ne pouvez juger l’efficacité d’un masque que si vous êtes allongé et que vous l’avez connecté à l’appareil CPAP en marche. C’est la seule façon de déterminer si le masque est inconfortable pour vous ou s’il y a des fuites d’air, mais également si vous supportez le poids du masque sur votre visage.
Laissez votre type de respiration décider
Le choix du type de masque dépend principalement de la façon dont vous respirez. Pouvez-vous respirer facilement par le nez ? Alors le masque nasal est une bonne idée pour vous. Vous respirez plutôt par la bouche ? Dans ce cas, un masque bucco-nasal ou un masque facial complet serait plus approprié.
Faites tester le masque dans une clinique du sommeil
Dans la mesure du possible, le masque doit être testé dans des conditions contrôlées pendant une nuit dans un centre du sommeil. Cela permettra de vérifier la pression nécessaire et de mesurer si les phases d’apnée sont effectivement évitées pendant le sommeil. Dans de nombreux cas, cela n’est malheureusement pas possible.
Diagnostic : apnée du sommeil
Un masque CPAP/PPC s’impose ! Quels sont les éléments à prendre en compte lors de l’achat d’un masque ?
Traitement de l’apnée du sommeil sans masque CPAP/PPC
Quelles options thérapeutiques existe-t-il aujourd’hui ?
Appareil pour l’apnée du sommeil et humidificateur
Un humidificateur d’appareil pour l’apnée du sommeil contribue à améliorer le confort des patients pendant le traitement. Que faut-il savoir à son sujet ?
Médecin, Berlin
Jan Wrede travaille comme médecin à Berlin. Il a étudié la médecine humaine à la FAU Erlangen-Nuremberg et à l'Université Semmelweis de Budapest. Il a écrit de nombreux articles scientifiques durant ses études, notamment sur le ronflement.